La présence moghole dans le nord de l’Inde a profondément influencé la gastronomie locale. La cuisine de cour, riche en ghee, noix, lait, crème et viandes marinées, a introduit des plats tels que le biryani, le korma et le nihari. Ces préparations lentement mijotées, souvent au charbon de bois, sont encore servies dans les anciens quartiers comme Jama Masjid ou Nizamuddin. L’utilisation de techniques de rôtissage, comme le tandoor, s’est imposée durablement.
Avec la partition de 1947, une population importante du Pendjab s’est installée à Delhi, diffusant des spécialités comme le butter chicken, le chole bhature ou le rajma chawal. La cuisine cachemirie, portée par des minorités, a également trouvé sa place dans la ville, en particulier les plats à base d’agneau comme le rogan josh ou le gustaba, souvent servis lors de célébrations.
Malgré la diversité des plats carnés, une grande partie de la population locale reste végétarienne. Les thalis, composés de lentilles (dal), légumes épicés (sabzi), riz, pain (roti, paratha), pickles et desserts, sont omniprésents. Chaque communauté religieuse ou régionale apporte ses variantes, telles que le thali jaïn, sans ail ni oignon.
La cuisine de New Delhi utilise un éventail d’épices : cumin, coriandre, curcuma, fenugrec, cardamome, clous de girofle, cannelle et poivre noir. Le garam masala, mélange de plusieurs épices grillées, est souvent ajouté en fin de cuisson pour relever les plats. L’asafoetida (hing) est fréquente dans les plats végétariens pour son pouvoir digestif.
Les marchés de New Delhi regorgent de légumes frais (gombos, courges, pommes de terre, épinards), de légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots mungo), de laitages (paneer, yaourt), et de farines (blé, pois chiche, millet). Le ghee, beurre clarifié, est omniprésent dans la cuisine domestique et cérémonielle.
Le street food à Delhi est un pilier culturel. Parmi les préparations les plus populaires figurent le golgappa (pani puri), les aloo tikki, le pav bhaji, les pakoras, le kebab seekh et les momos tibétains. Ces plats sont vendus dans des quartiers comme Chandni Chowk, Karol Bagh ou Connaught Place.
Des initiatives locales tendent à améliorer la qualité de la nourriture de rue. Des certifications d’hygiène sont délivrées à certains vendeurs. Néanmoins, les conditions de stockage, la gestion de l’eau et la manipulation des aliments restent variables selon les zones et les heures d’affluence.
New Delhi abrite une scène gastronomique contemporaine dynamique. Des établissements comme Indian Accent, Bukhara ou Dum Pukht réinterprètent les classiques en version gastronomique. Des chefs y travaillent des produits locaux avec des présentations modernes, tout en respectant les techniques ancestrales.
La ville accueille également de nombreuses cuisines du monde, notamment chinoise, thaïlandaise, japonaise, italienne et française. Des concepts hybrides comme le butter chicken bao ou le paneer taco apparaissent dans des établissements branchés des quartiers de Hauz Khas, Khan Market ou Aerocity.
Les repas à Delhi sont pris selon des horaires souples, souvent influencés par les températures saisonnières. Le petit-déjeuner peut inclure des parathas, du poha ou du chai. Le déjeuner est généralement copieux et végétarien, tandis que le dîner est souvent plus léger, sauf lors de réceptions ou de fêtes.
Les pratiques alimentaires varient selon les affiliations religieuses. Les hindous évitent généralement le bœuf, tandis que les musulmans ne consomment pas de porc. Les jaïns excluent les racines et certains fermentent peu leurs plats. Les périodes de jeûne, comme le Ramadan ou le Navratri, modifient les habitudes de consommation de manière saisonnière.
Une demande croissante pour des produits biologiques et sans pesticides émerge dans les classes moyennes et supérieures. Des marchés comme Delhi Organic Farmers Market (DOFM) proposent légumes, grains et produits laitiers en circuit court.
Les applications de livraison comme Zomato, Swiggy ou Blinkit modifient la consommation urbaine. Elles facilitent l’accès à la nourriture de rue comme à la haute gastronomie, transformant la relation entre producteurs, restaurateurs et clients.
De nouveaux établissements intègrent des options végétaliennes, sans lactose ou sans gluten, en réponse à la demande croissante pour une alimentation fonctionnelle. Cette évolution s’observe dans les menus de cafés spécialisés, boulangeries artisanales et restaurants ayurvédiques.