L’hindi constitue la langue officielle principale de l’Union indienne et de l’administration locale de New Delhi. Cette langue appartient à la branche indo-aryenne de la famille des langues indo-européennes. Utilisée par la majorité des habitants de la ville, l’hindi est la langue de l’enseignement public, de la justice locale et de nombreuses chaînes de télévision. Sa forme urbaine, souvent mêlée d’éléments d’anglais, est appelée hindi urbain ou hindoustani populaire.
L’anglais possède un statut de langue associée au niveau national et joue un rôle fondamental dans la gouvernance, les affaires, l’éducation supérieure et les relations internationales. À New Delhi, il est couramment employé dans les administrations centrales, les services diplomatiques, les institutions académiques et les entreprises multinationales. Il s’agit également de la langue de l’élite sociale et de nombreux médias écrits.
Héritier direct de la tradition moghole, l’ourdou occupe une place historique dans la culture de Delhi. Il est parlé principalement par la communauté musulmane de la ville. Également issu de la branche indo-aryenne, l’ourdou est proche de l’hindi au niveau phonétique, mais s’en distingue par son script (nastaʿlīq dérivé de l’arabe) et son lexique d’origine persane. Il est encore utilisé dans la littérature, la poésie et certaines publications culturelles.
Le punjabi est répandu parmi les populations originaires du Pendjab, nombreux à s’être installés à Delhi après la Partition de 1947. Il est parlé aussi bien par des sikhs que par des hindous punjabis. Le punjabi utilise généralement le script gurmukhi dans le contexte sikh et devanagari dans le contexte hindou. La langue est également enseignée dans certaines écoles publiques et bénéficie d’un soutien institutionnel dans la capitale.
L’environnement cosmopolite de Delhi comprend aussi des communautés issues d’autres régions de l’Inde. Le bengali est pratiqué par une importante diaspora originaire du Bengale occidental. Le marathi, parlé par des migrants du Maharashtra, est présent dans plusieurs quartiers résidentiels. Le tamil et le telugu sont respectivement utilisés par les Tamouls et les Andhras ayant émigré vers la ville à des fins économiques ou éducatives. Ces langues conservent leur rôle au sein des familles et dans les lieux de culte ou d’association communautaire.
Des groupes ethniques originaires du nord-est de l’Inde, tels que les Nagas, les Manipuris ou les Mizos, introduisent à Delhi des langues tibéto-birmanes comme le meitei ou le mizo. Bien qu’en nombre limité, ces locuteurs forment des cercles socioculturels distincts et perpétuent leur patrimoine linguistique dans des contextes communautaires. On recense aussi des locuteurs de langues tribales adivasi du centre et de l’est du pays, comme le santali, le gondi ou le ho, généralement dans les milieux ouvriers ou étudiants.
L’hindi et l’anglais dominent l’affichage public, les documents administratifs, les publications gouvernementales et les plateformes numériques. L’ourdou figure parfois sur les panneaux dans les zones majoritairement musulmanes, tandis que le punjabi peut apparaître dans certains quartiers de l’ouest de la ville. Dans les transports publics, les annonces sont fréquemment bilingues hindi-anglais. Les médias, qu’ils soient télévisés, radiophoniques ou en ligne, favorisent le hindi standard, souvent combiné à l’anglais dans un registre appelé « Hinglish ».
Le recensement linguistique montre que de nombreuses familles conservent l’usage de leur langue maternelle dans le cercle privé. L’hindi demeure dominant dans les foyers de longue date installés à Delhi, mais le punjabi, le bengali, le tamil, le telugu ou le malayalam sont utilisés au quotidien dans les foyers de migrants de première ou deuxième génération. Le multilinguisme est fréquent, notamment chez les enfants qui alternent entre la langue familiale, le hindi scolaire et l’anglais institutionnel.
Le système éducatif de Delhi propose l’hindi et l’anglais comme langues principales d’instruction. Dans les écoles publiques, l’hindi est souvent la première langue, avec l’anglais en seconde. Des langues régionales telles que le punjabi, l’ourdou, le bengali ou le tamil peuvent être choisies comme troisième langue selon les programmes étatiques. Dans les établissements privés et internationaux, l’anglais domine, parfois accompagné du français, de l’allemand ou du mandarin en option. Le rôle de l’enseignement contribue à façonner les dynamiques linguistiques de la future génération.